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Détatouage laser

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Le tatouage n’est pas une mode récente. Bien au contraire. Il traverse les siècles, les continents et les civilisations, souvent chargé d’une symbolique forte, identitaire, voire spirituelle. Aujourd’hui, alors que l’art corporel est omniprésent sur les réseaux sociaux et dans la pop culture, il est essentiel de se souvenir de ses racines. 


 

Maori (Nouvelle-Zélande) – Le Ta moko, un visage chargé d’histoire

Chez les Maori, le tatouage traditionnel se nomme ta moko. Bien plus qu’un simple ornement, il représente l’histoire, la généalogie et le rang social de celui ou celle qui le porte. Particulièrement pratiqué sur le visage des hommes, chaque motif est unique et raconte l’identité de la personne, un peu comme une carte d’identité vivante.

Contrairement aux tatouages modernes, le ta moko était réalisé avec des outils appelés uhi, souvent faits d’os ou de dents, qui incisaient la peau avant d’y déposer le pigment. Le processus était douloureux, mais il faisait partie intégrante du rite de passage vers l’âge adulte ou vers un nouveau statut social.

Aujourd’hui, le ta moko connaît un véritable renouveau culturel. Beaucoup de jeunes Maori choisissent de renouer avec cette tradition pour affirmer leur identité et honorer leur héritage, dans une optique de respect et de transmission.


 

Japon – Irezumi, entre art secret et symbole de rébellion
Au Japon, le tatouage traditionnel porte le nom de irezumi (qui signifie littéralement “insertion d’encre”). Cet art, spectaculaire et richement symbolique, remonte à des milliers d’années. Mais son histoire est loin d’être linéaire : tour à tour symbole spirituel, marque de châtiment, puis art underground, le tatouage japonais a connu bien des métamorphoses.

  • Du prestige à la stigmatisation

À l’époque Edo (1603–1868), le irezumi devient un art flamboyant. Il couvre tout le corps avec des motifs élaborés : dragons, carpes koi, tigres, démons (oni) ou encore fleurs de cerisier. Les tatoueurs (horishi) utilisent alors des techniques manuelles traditionnelles (tebori) qui consistent à enfoncer l’encre sous la peau à l’aide d’une tige de bambou et d’aiguilles. Mais en parallèle, les autorités japonaises commencent à utiliser les tatouages comme marques punitives, notamment sur les criminels. Cette ambivalence entraîne une dégradation de l’image du tatouage : il devient un stigmate, associé aux marginaux.

  • Le lien avec les yakuzas

Au XXe siècle, le irezumi devient l’apanage de la pègre japonaise, les fameux yakuzas. Les tatouages de ces membres, souvent réalisés dans le plus grand secret, recouvrent le dos, les bras et parfois les jambes – tout en laissant le torse dégagé pour rester discret sous un kimono.

Ce lien avec le crime organisé persiste encore aujourd’hui dans la perception collective. Dans de nombreux lieux publics japonais (onsens, salles de sport, plages), les tatouages sont interdits ou dissimulés, même pour les étrangers.

  • Un renouveau artistique malgré les tabous

Malgré cette réputation sulfureuse, le irezumi connaît un regain d’intérêt, y compris au Japon. De jeunes artistes perpétuent les techniques traditionnelles tout en explorant des styles plus contemporains. Et à l’international, l’admiration pour le tatouage japonais ne cesse de grandir, tant pour sa précision que pour sa puissance visuelle.

Aujourd’hui, porter un irezumi, c’est souvent afficher un respect profond pour une culture codifiée, mystique et profondément ancrée dans l’histoire japonaise.