De tous les styles de tatouages, les tatouages militaires occupent une place à part. Portés comme des insignes invisibles, ils racontent l’engagement, la fraternité, l’épreuve… mais parfois aussi le poids du passé.
Aujourd’hui, alors que certains souhaitent les conserver fièrement, d’autres cherchent à les effacer, les modifier ou les recouvrir. Focus sur ces tatouages à forte charge symbolique.
Une tradition ancienne et mondiale
Depuis des siècles, les militaires se tatouent :
- Pour marquer leur appartenance à un corps, un régiment, une mission,
- Pour commémorer un événement, une guerre, un camarade tombé,
- Ou simplement pour graver un moment clé de leur vie.
Dans l’armée romaine, déjà, les soldats arboraient des marques symboliques. Plus récemment, les marins, les légionnaires, les paras ou les commandos ont souvent fait du tatouage un rite de passage.
Les motifs les plus courants
Les tatouages militaires sont souvent reconnaissables par :
- Des insignes (aigles, ancres, parachutes, ailes, etc.),
- Des dates ou devises ("Memento Mori", "Qui ose gagne", "Semper fidelis", etc.),
- Des cartes de pays, drapeaux, coordonnées GPS,
- Des armes stylisées (poignards, fusils croisés, etc.),
- Des portraits de frères d’armes ou des dates de missions.
- Chaque tatouage raconte une histoire intime et collective.
Entre fierté et ambivalence
Pour beaucoup d’anciens militaires, ces tatouages sont des marques de respect et de mémoire.
Mais pour d'autres, ils peuvent aussi devenir :
- Des rappels douloureux (traumatismes, pertes, événements vécus),
- Un frein à la réinsertion professionnelle, surtout dans les secteurs civils à image lisse,
- Ou simplement des tatouages plus en phase avec leur vie actuelle.
Le détatouage : une option assumée
De plus en plus d’anciens militaires ou réservistes choisissent de se détatouer, en totalité ou partiellement. Les raisons sont variées :
- Tourner une page après une reconversion ou un changement de cap,
- Préparer une carrière civile (ex. dans la fonction publique, les entreprises privées, ou le secteur éducatif),
- Éviter des jugements sociaux liés à certains symboles,
- Ou simplement réinterpréter leur parcours de façon plus personnelle.
Le détatouage laser permet aujourd’hui d’effacer même des tatouages anciens, profonds ou très pigmentés, sans abîmer la peau.
Garder, modifier ou effacer : un choix personnel
Certains optent pour un cover, transformant l’ancien tatouage en une œuvre nouvelle, souvent plus abstraite ou symbolique.
D’autres font le choix d’un effacement complet, préférant garder les souvenirs en mémoire plutôt que sur la peau.
Et il y a ceux qui gardent tout, sans retouche, comme un livre ouvert sur leur parcours.
Témoignages
“J’ai gardé le tatouage de mon régiment. Mais j’ai fait enlever celui d’une opération en Afghanistan, trop chargé pour moi aujourd’hui.”
— Julien, 37 ans, ancien militaire
“J’ai fait recouvrir mon tatouage de crâne avec un phœnix. C’était symbolique : renaître après l’armée.”
— Samira, 41 ans, ex-infirmière militaire
En résumé
Les tatouages militaires sont souvent plus que de simples dessins : ce sont des fragments de vie. Mais comme toute histoire, certaines pages méritent d’être conservées… d’autres, réécrites
Que l’on souhaite les honorer, les transformer ou les effacer, le plus important est de rester fidèle à qui l’on est devenu.